Métabief à Lausanne – Septembre 2023
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Métabief à Orbe (Vaud) – 29 km – Asc. Tot : 400 m
De Métabief on rejoint Jougne. On emprunte alors l’itinéraire de la Jougnena pour rejoindre la chapelle St Maurice peu avant Ferrière. Après le village des Echampés on franchit la frontière suisse pour arriver à Bellaigues. Peu après cette frontière, des « Toblerones » (gros blocs de béton) déposés pendant la guerre pour freiner le passage des allemands. Le chemin se déroule en grande partie en forêt dans une région escarpée (plusieurs tunnels et de nombreux arbres obstruant le chemin) en suivant la rivière Orbe. On descend vers le village des Clées puis Montcherand avant de rejoindre le village d’Orbe (480 m). A Orbe, au nord, le musée des Mosaïques et au sud, le vieux village (Photo ci-contre) : les façades colorées de la rue du Moulinet, la fontaine du Banneret sur la place du marché, le donjon et la tour ronde du château d’Orbe, les anciens moulins, etc.
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Orbe à Cossonay (Vaud) – 27 km – Asc. Tot : 570 m
Une étape importante avec le passage de l’abbaye de Romainmôtier, haut lieu de l’histoire religieuse en Suisse. La traversée d’une forêt nous conduit à Bretonnières puis celle de Forel à Romainmôtier et son abbatiale (Photo ci-contre). Le monastère a été fondé au 5ème par les pères du Jura et St Romain puis a été repris au 10ème par l’abbaye de Cluny. En quittant le village, on traverse les Bois de Ferreyres, la Carrière Jaune et la vallée d’Engens pour descendre vers la Sarraz où l’on peut admirer un très beau château qui comprenant également un musée du cheval. Par la suite, traverser le village d’Eclepens (vignes alignées en terrasse – Colline de Mormont à 604 m), suivre les bords de la Venoge puis traverser Lussery avant d’arriver à Cossonay (570 m). Dans ce village, le temple, le « château » (grande bâtisse) et de nombreuses fontaines.
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Cossonay à Lausanne (Vaud) – 28 km – Asc. Tot : 450 m
Du centre de Cossonay (550 m d’altitude), un funiculaire nous accompagne dans notre descente vers Penthalaz (traversée d’une forêt) et Penthaz situé peu avant un pont traversant la Venoge. Bien que ce soit une étape principalement de descente (Lausanne à 300 m d’altitude) de nombreuses variations de terrain. A Vufflens la ville, une petite église avec des vitraux originaux. Traversée à nouveau d’une forêt avant de rejoindre Bussigny puis poursuite du chemin le long de la Venoge avant d’arriver à St Sulpice sur le bord du Léman (église romane). Le chemin suit les bords du lac (excepté le contournement de nombreuses propriétés privées), passant par les communes de Vidy et d’Ouchy avant de rejoindre le port de Lausanne.
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Lausanne
Capitale du canton de Vaud, l’agglomération de Lausanne comprend 450 000 habitants dont 140 000 pour la ville seule. Située aux abords du lac Léman sur un dénivelé de près de 450 m, il faut grimper pendant environ 45 mn depuis le château d’Ouchy pour rejoindre la cathédrale. Construite entre 1170 et 1230 et prenant son inspiration des cathédrales de Canterbury et du nord de la France, elle est la cathédrale gothique la plus importante de Suisse. Lausanne accueille le siège du Comité International Olympique (CIO) et héberge le musée olympique sur les quais d’Ouchy. A noter le quartier du Flon (premières photos), très moderne et vivant, construit ces dernières années dans le lit de la rivière Flon (enterrée), la tour de l’Ale, le château St Maire, le Casino de Montbenon, le palais Rumine (Photo ci-contre), d’inspiration toscane construit à la fin du 19ème, qui héberge un musée sur les sciences naturelles, l’archéologie et la géologie.
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Lausanne au col du Grand Saint Bernard – Septembre 2024
Les éléments rapportés dans ce document ont été extraits de la « Via Francigena de Canterbury au col du Grand St Bernard » de Julien Moulin et de « Via Francigena – Lausanne to Lucca » de Sandy Brown.
Lausanne à Vevey (Altitude 410 m) – 25 km
Une étape agréable au bord du lac Léman et au cœur de Lavaux. L’étape offre des paysages variés où les montagnes se reflètent dans l’eau. D’Ouchy à Vevey, l’itinéraire suit en partie les berges du lac sinon une déviation le long de la route cantonale. A partir du village des Epesses, l’itinéraire grimpe dans le vignoble du Lavaux offrant une vue saisissante sur le Léman, la plaine du Rhône et le Valais. Durant cette étape, on traverse de très nombreux villages : Pully, Paudex, Prilly, Villette, Puidoux, Rivaz, Saint Saphorin et Corseaux. Il faut s’écarter du chemin pour visiter le centre de quelques villages comme Lutry ou Cully (château fort, maisons médiévales). C’est en 1867 que Henry Nestlé a commencé la production d’aliments laitiers pour bébés à Vevey (En ville, plusieurs bâtiments appartenant à Nestlé). Vevey a également été le refuge de Charlie Chaplin qui y a vécu de 1952 à sa mort en 1977. Une immense fourchette fait face au musée de l’Alimentation.
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Lavaux est une région vinicole du canton de Vaud d’environ 900 hectares comprenant huit appellations contrôlées. Elle est célèbre pour ses vignobles en terrasse que l’on traverse sur la Francigena. Lavaux est entrée au patrimoine de l’UNESCO suite à une protection de ces espaces à partir des années 1960.
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Vevey à Yvorne (460 m) – 24 km
Une étape de transition entre les bords du Léman et la plaine du Rhône. La première partie de l’itinéraire jusqu’à Villeneuve ressemble fort à l’étape de la veille avec en sus le luxe de Montreux. Peu après cette ville, on aperçoit au loin le très beau château de Chillon sur le bord du Léman. Sur la fin de l’itinéraire et peu avant Yvorne, le sentier officiel fait un détour par le vignoble avant de rejoindre Aigle. Montreux est très connue pour le festival de Jazz qui se tient chaque année en juillet depuis 1967. La ville s’est développée au cours du 19ème siècle par l’attrait des touristes pour le climat et l’exceptionnel paysage offert par les Alpes et le lac favorisant la construction d’hôtels de luxe.
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Construit sur l’île de Chillon, presque posé sur l’eau, le château de Chillon (110 m de long pour 50 m de large) est une forteresse imposante à un emplacement stratégique sur la Riviera vaudoise contrôlant les accès, au nord, vers l’Allemagne et la France et, au sud, vers la plaine du Rhône et l’Italie. Sa construction date du 10ème siècle à l’époque de l’évêque de Sion. Il a été occupé ensuite par la Maison de Savoie puis par les Bernois jusqu’en 1798.
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Yvorne à St Maurice (430 m) – 22 km
Une étape entre les cantons de Vaud et du Valais à travers le vignoble et la plaine du Rhône. A une courte distance d’Yvorne, Aigle et son imposant château situé en sortie de la ville dans un magnifique cadre alpin. Le château d’Aigle trône depuis la fin du 12ème au cœur du vignoble. Comme le château de Chillon, il a été bâti pour la maison de Savoie et a été habité jusqu’en 1798 par les Bernois. Reconstruit par l’état de Vaud dans les années 1970, il abrite aujourd’hui le musée de la vigne, du vin et de l’étiquette. Peu avant le village de Massongex, on suit les berges du Rhône où se déroulait une compétition de pontonniers. A St Maurice, il faut visiter l’abbaye et le château.
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L’abbaye de St Maurice a été fondée en 515 par Saint Sigismond, futur roi de burgonde, à l’emplacement d’un sanctuaire abritant les reliques de Maurice d’Agaume au 3ème siècle. Sur la Via Francigena, l’abbaye faisait partie des plus importants monastères créés au nord des Alpes durant le moyen âge. Au 9ème siècle, les moines furent remplacés par des chanoines qui adoptèrent la règle de Saint Augustin en 1128.
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St Maurice à Martigny (480 m) – 20 km
Passé St Maurice, c’est l’entrée dans le Valais au cœur des Alpes. A la sortie de St Maurice, un ermitage accroché à la falaise. A Evionnaz, des pyramides de béton (appelées humoristiquement « Tobléronne ») qui ont servi pendant la seconde guerre mondiale pour freiner l’avancée des Allemands. Peu après le village de Balmaz et en direction de Miéville, passage devant l’impressionnante cascade de Pissevache. On entre à Martigny par un ancien pont couvert, en bois, sur la Dranse comme il en existe beaucoup en Suisse. Sur la droite, on peut contempler en hauteur la tour de la Bâtiaz. Une visite au temple protestant permet d’admirer de beaux vitraux modernes. Martigny recèle de nombreux vestiges romains en particulier des arènes. La ville est fière de sa fondation Gianadda (création par deux mécènes) construite sur un ancien temple celte et comprenant plusieurs musées dont un gallo-romain. Une autre spécificité de la ville, un temple dédié au dieu soleil Mithra, le Mithraeum, construit au 2ème siècle sous la domination romaine, pour la pratique religieuse des légionnaires romains à leur retour des pays d’Orient.
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Martigny à Orsières (910 m) – 21 km
Première étape de montagne permettant de découvrir les premiers villages de la vallée de l’Entremont avant les deux suivantes conduisant au col du Grand St Bernard. En quittant le centre de Martigny, on traverse un quartier ancien plein de charme. Dernière vue sur les vignes avant de s’engager dans une montée au travers d’une forêt présentant de nombreux dénivelés. Peu avant Bovernier, une fresque sur un bar nous rappelle le passage de Napoléon lors de sa campagne d’Italie puis une nouvelle fresque sur l’église du village. Par la suite des passages plutôt difficiles au milieu des rochers avant d’arriver à Sembrancher. De par sa situation géographique, le village d’Orsières a été un lieu de passage très fréquenté par les Romains. Dans le village, on peut découvrir un beau clocher du 12ème, une grande église néogothique et le vieux bourg bâti de granges et de constructions en bois où l’on entreposait des céréales. Ces constructions reposent sur des blocs de pierre et des pierres plates pour condamner l’accès aux rongeurs. A noter également un pont en bois sur la Dranse recouvert de Lauzes.
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Orsières à Bourg St Pierre (1600 m) – 15 km – Montée totale 900 m
Au cœur des montagnes valaisannes, à quelque pas du massif du Mt Blanc, cette deuxième étape de montagne traverse forêts et milieux alpins de moyenne altitude. Le parcours remonte la Dranse d’Entremont jusqu’au village de Bourg St Pierre, dernier hameau sur la Suisse dans lequel on peut admirer la dernière église sur le périple. Cette église comportant de beaux vitraux ainsi que des fonds baptismaux en bois a été construite en l’an 1000 puis restaurée au 18ème siècle en conservant l’ancien clocher, le plus ancien du Valais. Logement au « Bivouac Napoléon ». Comme à Orsières on retrouve des constructions en bois pour le stockage des céréales posées sur des blocs de pierre et des pierres plates. En chemin, passage par le village de Liddes où l’église mérite une visite (retables et fonds baptismaux).
La race d’Hérens et le fromage à raclette – Le long des sentiers, on rencontre parfois des vaches noires à cornes. Il s’agit de la race d’Hérens dont la présence remonte à 3 000 ans avant J.C. en Valais. Courte sur pattes, elle a le physique pour vivre en altitude dans un milieu hostile et des pâturages en pente. Elle est connue pour son folklore (combat des reines), sa viande et son lait avec lequel on produit le fromage de raclette.
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Bourg St Pierre au col du Grand St Bernard (2470 m) – 13.5 km – Montée totale 1030 m
C’est avec une certaine émotion que l’on entreprend cette troisième étape de montagne vers le col du Grand St Bernard, le col le plus haut du parcours de Sigéric (Archevêque de Canterbury) qui se rendait à Rome 1000 ans plus tôt pour recevoir son Pallium. Un milieu essentiellement minéral et parfois hostile (conditions atmosphériques). Quelques kilomètres après bourg St Pierre on aperçoit le couronnement du barrage des Toules situé à 1820 m d’altitude.
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Le col du Grand St Bernard : son hospice, son musée et ses chiens – A son origine, le col prend le nom du col du Mont Joux (de Jupiter). En 990, Sigéric le relate comme un passage périlleux. Il n’y a pas dormi séjournant plutôt à Bourg St Pierre et St Rhémy en Bosses soit un très long périple. Au 10ème siècle, St Bernard de Menthon, par pitié pour les malheureux qui y mouraient régulièrement, obtient de l’évêque de Sion qu’un hospice soit construit pour héberger passants et voyageurs. Le col prend ainsi le nom de son bienfaiteur. L’hospice est aujourd’hui géré par la congrégation des chanoines du Grand St Bernard. Le musée retrace l’histoire du col, du passage de Napoléon avec son armée de 40 000 hommes en 1800 et du célèbre chien « Barry » traçant la piste des passants et les sauvant régulièrement dans des conditions hivernales dantesques. Le col, à la frontière entre la Suisse et l’Italie, reste aujourd’hui un lieu mystique et mythique.