La Via Francigena débute à Canterbury en Grande Bretagne traversant le Sussex avant d’atteindre la Manche.
La Via traverse la France de Calais à la frontière franco – suisse en passant par Arras, Reims, Chalons en Champagne, Langres, Besançon, Pontarlier et Jougne (Proche de la frontière italienne) puis traverse la Suisse en passant par Bellaigues, Orbe, Caussonay, Lausanne, Montreux, Aigle avant d’atteindre la frontière italo – suisse au col du Grand Saint Bernard. A partir de ce col, le chemin italien passe par Aoste, Vercelli, Pavie, Fidenza, Lucques, San Gimignano et Viterbe avant l’arrivée à Rome.
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Carte des régions (gauche) : https://images.app.goo.gl/3w8utvjBiz7TUVt1A
Carte du relief (centre) : https://images.app.goo.gl/BY8szrDxSi15TxP2A
Carte des villes et des régions (droite) : https://images.app.goo.gl/sRLEmPBJbU24bR8f7
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Les éléments rapportés dans ce document ont été extraits de la « Via Francigena – Le chemin de Sigéric vers Rome » de Céline Heckmann ainsi que de Wikipedia
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Col du Grand St Bernard (2 470 m) à Aoste (550 m) – 30 km
Ce trajet est normalement réalisé en deux étapes, une première, du col du Grand St Bernard (Photo ci-contre) à Echevennoz (1 300 m) puis, une seconde, de ce village à Aoste, chaque étape de l’ordre d’une quinzaine de km. Villages traversés sur la première partie du parcours : Saint Rhémy et St Oyen.
Le col du Grand St Bernard, jadis nommé le Mont Joux, est un col séparant, à la fois, deux pays (Suisse et Italie) et deux vallées : le val d’Entremont dans le Valais (Suisse) et la vallée du Grand St Bernard dans la région d’Aoste (Italie). Reliant l’Europe du nord à cele du sud, il fut longtemps un passage redoutable, en particulier en hiver. Plusieurs armées ont traversé le col avec succès. Ce fut d’abord Jules César qui tenta le passage avec une légion en 58 avant J.C. et beaucoup plus tard, Napoléon, en 1800, qui franchit les Alpes à la tête d’une armée de 40 000 soldats. Il faut aussi mentionner Sigéric, l’archevêque de Canterbury (de 990 à 994) qui se rend à Rome afin de recevoir son pallium. Il emprunte pour cela la Via Francigena qu’il réalise en 80 étapes longues d’environ 20 km. Au moyen-âge, la traversée du col était assez périlleuse à cause des brigands. A la fin du XIème siècle, des Sarrasins y pillaient et rançonnaient les voyageurs. Afin de garder le passage, on restaura l’hospice de Bourg St Pierre et un nouveau refuge fut construit sur le col. Ce nouvel établissement est attribué selon la tradition à Saint Bernard de Menthon qui donna son nom au col.
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En partant d’Echevennoz, on traverse les villages de Gignod et de Signayes situés, respectivement, à 900 et 700 m d’altitude. A Aoste, la cathédrale a été fondée sur les bases d’une église paléochrétienne puis d’une église romane : fresques ottoniennes, mosaïques des XII et XIIIème siècles, crypte à trois nefs, façade néoclassique de 1848 et porche du XVIème orné d’une fresque. De la collégiale St Ours du XIème, il reste, un clocher, une crypte et le très beau cloître (Photo ci-contre) comprenant de nombreuses colonnes supportant des chapiteaux de marbre représentant des scènes bibliques. On peut aussi découvrir dans la ville, de nombreux vestiges romains : l’arc d’Auguste, la porte prétorienne (entrée principale de la vieille ville), les restes d’une muraille (25 avt J.C.), du théâtre et des thermes. La visite en souterrain du cryptoportique du forum romain est assez impressionnante.
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Aoste – Dans son écrin montagneux, la ville se trouve à la confluence de deux vallées, la Doire Baltée et le Buthier. Dans l’antiquité, cette contrée qui faisait partie de ce que les Romains appelaient la « Gaule cisalpine » était peuplée par les Salasses, peuple celto-ligure, qui furent longtemps en lutte avec les Romains. Lors de la 2ème guerre punique (entre Rome et Carthage), au IIIème avant J.C., les Gaulois s’allièrent aux Carthaginois représentant alors une menace directe sur la plaine du Pô. Pour empêcher l’invasion des Barbares, les Romains édifièrent un ensemble de camps fortifiés dans les vallées au pied des Alpes. Le tissu urbain de la ville d’Aoste est encore largement marqué par le plan géométrique d’origine dont la rue principale qui traverse la ville d’est en ouest : le Decumanus et l’imposante porte Prétorienne.
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Aoste à Châtillon (500 m) – 30 km
On quitte Aoste en passant par-dessus un pont romain à une arche. En chemin, on garde très longtemps un large panorama sur la ville et sa vallée. On traverse un grand nombre de villages : St Christophe, Quart, Saint Marcel, Nus, Rovarey et Chambaye. A St Christophe, le saint géant atteint presque le plafond de la sacristie. A Quart, on peut apercevoir le château des seigneurs de Quart du XIIème perché en haut d’une imposante falaise. A Châtillon, de belles maisons du XVI et XVIIème, le pont romain à une arche sur le torrent Marmore, le château d’Ussel construit au milieu du XIVème.
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Les vignobles de la vallée d‘Aoste – Au cours de cette étape de montagne, on aperçoit de petites parcelles de vigne cultivées malgré l’altitude (jusqu’à 1 000 m) et la pente (souvent plus de 30 %). Lorsque la pente est trop importante, les plants sont cultivés en terrasse. Les cépages locaux (mayolet, vien de Nus, prié, petit rouge) reculent tandis que l’on introduit des cépages de France (Chardonnay, Pinots noir et gris, Gamay) et du Piémont (Nebbiolo). La superficie des vignes diminue progressivement passant de 3 000 ha à la fin du XIXème à 500 ha en 2000.
Châtillon à Issogne (430 m) – 23 km
Peu après Châtillon, nous arrivons à St Vincent, une station thermale comprenant de luxueux hôtels (l’hôtel Billa), un casino, un funiculaire, un pont romain mais également une église romane du XIème siècle ornée de très belles fresques. Peu après St Vincent, le chemin s’élève à 750 m pour rejoindre Bourg Montjovet et Chenal avant de redescendre à 500 m puis s’élève à nouveau rapidement à 750 m avant de redescendre à 450 m pour rejoindre Verres et Issogne deux communes seulement séparées par la rivière Doire Baltée. A Issogne, on peut visiter le château (Photo ci-contre) construit au XVème par la famille des Challant ainsi qu’une intéressante église. A Verres, on peut voir le château forteresse (Photo ci-dessous) construit au XIVème par un Challant ainsi que l’église du village.
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Saint Vincent, ville thermale – En 1770, un religieux passionné de sciences naturelles observe que les animaux sont particulièrement attirés par une source contenant de fortes concentrations de chlorure, d’acide carbonique et autres sels. Cette source nommée « fons salutis » donne lieu à la création d’un établissement thermal en 1792. Les membres des familles princières d’Italie constituent les premiers curistes. Au XIXème, la renommée des eaux attire de plus en plus de curistes (maux de l’appareil digestif, obésité, diabète, certaines affections respiratoires). On construit alors des hôtels comme le Grand Hôtel Billa (1907) et un funiculaire reliant les thermes à la ville.
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Issogne à Pont Saint Martin (330 m) – 19 km
D’Issogne à Pont St Martin, on suit la Doire Baltée en passant par Arnad le Vieux où l’on aperçoit une église romane des XI et XIIème. Plus loin, le très beau village moyenâgeux de Bard. On y pénètre en traversant la Doire Baltée par un pont médiéval. La construction de l’imposant fort de Bard été achevée sous Charles Albert de Savoie en 1838 en place d’un château fort du Xème (rasé par Napoléon) lui-même construit sur un fort romain. Peu avant l’arrivée à Donnas, on marche sur environ 200 m sur la route consulaire des Gaules et l’on passe sous un impressionnant arc romain taillé dans la roche (Photo ci-contre). A Pont St Martin on est frappé par l’imposant pont romain du Ier siècle (Photo ci-dessous) comportant une seule arche et une porte d’entrée de ville à une extrémité. Tout aussi remarquable les nombreuses vignes à terrasse comportant des colonnes de pierre. On entrevoit plusieurs châteaux dans les environs de la ville dont le château néogothique de Baraing et les ruines d’un autre château sur les hauteurs.
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Protection de la vallée d’Aoste : Pont St Martin et la forteresse de Bard – Depuis la plaine du Pô, Pont St Martin est la porte d’entrée vers la vallée d’Aoste. Le pont romain du Ier siècle (Photo ci-contre) que l’on peut encore admirer au-dessus de la Doire Baltée fut longtemps le seul passage vers la vallée jusqu’en 1831. En direction des Alpes, le village de Bard dominé par un promontoire supportant l’actuelle forteresse. Occupé tout d’abord par les Salasses (peuple gaulois), le promontoire fut ensuite conquis par les romains pour y aménager une forteresse. Un château y a été construit en 1034 par les seigneurs de Bard jusqu’en 1242 date à laquelle le fief revint au comte de Savoie. Le château fut détruit en 1800 par Napoléon à titre de représailles. La reconstruction du fort a été achevée en 1838 pour faire face à une éventuelle attaque des Français.
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Pont Saint Martin à Ivrea (250 m) – 24 km
A la sortie de Pont St Martin, on peut voir une sculpture en bois relatant la légende du diable et du pont. A Carema, on entre dans la région du Piémont. Sur le chemin on aperçoit de nombreuses vignes en terrasse qui par endroits nous protègent du soleil ainsi que de nombreuses chapelles et églises très souvent décorées de fresques. C’est le cas à Settimo Vittone de l’église San Lorenzo comportant des fresques du X et du XIVème. Dans ce village, on aperçoit le château de Montestrutto néogothique construit sur une ancienne forteresse. Après la traversée de Germano, Borgofranco et Montalto, on arrive à Ivrea où l’on peut voir la cathédrale Sainte Marie du X et XIème siècles (Photo ci-contre) construite sur les restes d’un temple romain. A l’arrière de la cathédrale, deux tours romanes et sous celle-ci une assez grande crypte du XI et XIIIème comportant de très belles fresques. Le château d’Ivrea a été construit en 1538 par Amédée de Savoie sur un plan rectangulaire avec une tour à chaque angle. Une église gothique du XVème, la tour Santo Stefano dernier reste de l’abbaye bénédictine fondée en 1044.
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Ivrea à Santhia (210 m) – 33 km
Avant le départ d’Ivrea, visite de la cathédrale et de la crypte (un reportage audio-visuel d’un très grand intérêt). Passage près du château (Photo ci_contre) qui ne se visite pas, près de la tour santo stefano comportant six étages avec des fenêtres à colonnes et sur le pont enjambant la Doire Baltée avec une vue sur une aire d’entraînement de canoë kayak. A noter que c’est à Ivrea qu’est née la célèbre marque Olivetti (machines à écrire puis activité dans l’informatique).
L’étape d’aujourd’hui est particulièrement longue. Deux chemins sont possibles. L’un, plus au nord, passe par les villes de Bollengo, Pallazo Canavesse, au nord-est du lac de Viverone, Viverone et Cavaglia. Le second, plus au sud, passe par les villes de Pobia, Azeglio, au sud-ouest du lac de Viverone, Areglio et Alice Castello. Nous avons choisi le premier chemin. A Viverone, de nombreuses maisons comportent des balcons en bois alignés entre eux. La ville de Santhia présente peu d’intérêt hormis l’église Sant’Agata, une ancienne collégiale fondée au Xème, détruite sous Napoléon et reconstruite en style néoclassique en 1836. Le porche est orné de scènes religieuses, trois nefs, une voute ornée d’une fresque représentant la gloire de sainte Agathe. La forme néoclassique de l’église contraste fortement avec la tour-clocher moyenâgeuse.
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Santhia à Vercelli (140 m) – 28 km
En quittant Santhia nous traversons les villes de San Germano et de Montonero avant de rejoindre Vercelli. Dans cette ville, on ne peut manquer la basilique Sant’Andrea bâtie entre 1219 et 1227, un exemple de transition entre les styles roman et gothique. Elle comporte une façade à trois portails bordée de deux tours avec une représentation du martyre de Saint André sur le portail central par Benedetto Antelami. A l’intérieur, l’église comporte trois nefs, un profond transept, un chœur en bois et un cloître du début XVème. La cathédrale di Sant’Eusebio a souvent été remaniée. Le campanile est du XIIème, le chœur du XVIème tandis que la coupole ne date que de 1860. D’autres églises méritent une visite, entre autres, l’église Saint- Christophe, l’église Saint Bernard (monument religieux le plus ancien de la ville) et l’église Saint Paul.
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Verceil (Vercelli en italien) compte environ 50 000 habitants. Sous domination romaine depuis le IIème siècle avant J.C., Verceil n’obtint le statut de municipe (citoyens de citoyenneté romaine) qu’en 49 avant J.C. C’est près de Verceil qu’eut lieu la victoire des Romains sur les Cimbres. Au IVème siècle après J.C. la christianisation du Piémont fut opérée à partir de Verceil par Eusèbe de Verceil, premier évêque du Piémont. Lors des invasions barbares, la ville fut le siège des ducs Lombards. En 889, ce furent les Hongrois qui mirent à sac la ville. Puis ce fut la lutte entre les guelfes et les gibelins (soutiens du pape ou de l’empereur du Saint Empire romain). La paix entre les deux factions fut signée en 1310 dans la salle capitulaire de l’abbaye Sant’Andrea. Verceil fut plus tard, successivement, espagnole, française et savoyarde. Sous Napoléon, Verceil fut un chef-lieu de département avant de revenir au royaume de Sardaigne.