
Roma
Arrivée à Rome par l’aéroport de Fulmiciano et le train qui le relie à la gare centrale (Termini). Rome est l’un des trois chemins de pèlerinage avec St Jacques de Compostelle et Jérusalem. A l’époque médiévale, les pèlerins se devaient de voir, à Rome, les cinq basiliques majeures : St Pierre du Vatican, St Jean du Latran, Saint Paul hors les murs (Fuori le Mura), Sainte Marie Majeure et Saint Laurent hors les murs (Fuori le Mura). Passage à Rome près du Colisée (photo ci-contre), de l’arc de Constantin, de l’arc de Titus, du forum romain, de la colonne de Trajan, et du monument à Victor Emmanuelle II.
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Roma à Marino – 25.5 km
On peut rejoindre Marino (300 m d’altitude contre 10 m pour Roma) soit en prenant le train jusqu’à la gare de l’aéroport national de Ciampino soit en suivant le chemin au départ de St Pierre du Vatican, le long de la rivière Tevere. Passage devant les thermes de Caracalla, l’église Domine Quo Vadis, le cirque de Maximus et le village de Frattochie. Marino a été habité il y a plusieurs millénaires. Un château à Marino construit à l’époque du romain Sylla (ancien dictateur romain de 138 à 78 avant J.C.) devient la propriété des Colonna en 1419 jusqu’en 1914. C’est un Colonna (Marcantonio) qui commandait les troupes pontificales contre les turcs lors de la victoire de Lépante le 7 octobre 1571. Marino se situe près de la résidence papale de Castel Gondolfo. En photo, l’hôtel de ville de Marino qui abrite un petit musée à la mémoire des Colonna.

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Marino à Artena – 28 km
On rejoint Artena en passant par le village de Macere. Au niveau du colle Tondo de vastes prairies occupées par des chevaux sauvages. Artena, ville de 15 000 habitants rassemble, à la fois, une ville basse relativement récente située dans une plaine et un village ancien très pittoresque, situé sur une colline. La ville comprend l’ancien palais Borghese et l’arc de Borghese. La place della Vittoria offre une très large vue sur la campagne avoisinante. A noter la très belle façade de l’église Santa Croce située dans la partie supérieure du village. Au cours de cette étape, ascension totale de 650 m et descente de 670 m.
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Artena à Anagni – 26 km
On rejoint la ville d’Anagni en traversant les villages de Colleferro et de Gavignano. Tout comme les villes précédentes, une très rude montée attendait les pèlerins pour atteindre le cœur de la ville (montée de 200 à 420 m). La ville est connue pour le traité d’Anagni par lequel, en 1295, à l’initiative du pape Boniface VIII un terme est mis à la guerre opposant l’Aragon-Catalogne à la France au sujet de la Sicile. Au XII siècle, la ville devient le lieu de résidence des papes qui y trouvent refuge. Beaucoup de papes sont originaires de cette ville. Le plus célèbre d’entre eux, Boniface VIII est également connu pour son accusation (1303) suivie de son emprisonnement (« l’attentat d’Anagni ») par Guillaume de Nogaret, un émissaire du roi français Philippe le Bel (le persécuteur des Templiers). Le pape meurt peu après sa remise en liberté.
Le palais de la Région et ses arcades ont été conçus par l’architecte Jacopo da Iseo à partir de 1163. Le palais abrite maintenant la mairie. La ville est entourée de très nombreuses portes représentant le tracé de l’ancien mur d’enceinte (quelques vestiges existent) : Porte Santa Maria, Porte San Francesco, Porte Tufoli, Porte San Nicola et Porte de Cérès.

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Anagni – Eglise et palais épiscopal
La cathédrale d’Anagni se dresse au sommet de l’acropole. Au style roman (de 1072 à sa consécration en 1104) s’ajouta, au XIIIe siècle, le style gothique. L’intérieur est principalement gothique et conserve un sol de style cosmatesque (marqueterie de marbres). La chapelle Caetani comprend un grand tombeau. Parmi les autres édifices religieux on peut citer l’abbaye de Santa Maria della Gloria et l’église Sant’Andrea. Le complexe pontifical date du XIème siècle.
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Anagni – Crypte de San Magno
La crypte (1104-1255), située sous la cathédrale, conserve un cycle de fresques (réalisées de 1237 à 1255) représentant des scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament. Elle est connue comme la « Chapelle Sixtine du Moyen âge ». La cathédrale abrite également le reliquaire de saint Thomas Becket.

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Anagni à Véroli – 26 km
Encore une longue journée sur l’asphalte exceptée une montée de 350 m pour accéder à Véroli. Le chemin régulier étant non praticable, il a fallu effectuer la totalité de la montée dans les broussailles touffues sans aucune indication. Cette montée s’est avérée épuisante et inquiétante. Ferentino, à mi-distance entre les deux villes, est un village avec un caractère médiéval. Véroli était autrefois une étape importante pour les pèlerins qui se recueillaient dans la basilique Santa Maria Salomé, mère des apôtres jacques et Jean. Cette basilique fut construite peu après 1209 après la découverte des restes du corps de la sainte. Au début du XVIII siècle, fut construite une chapelle à laquelle on accède par un escalier de 12 marches, la dernière marche comportant un fragment de la sainte croix de Jérusalem. A voir également dans la ville, la cathédrale Saint André, la basilique Saint Erasme ainsi que quelques anciens palais dans la partie ancienne de la ville. Nous avons reçu un très bon accueil des « propriétaires de la maison Popio » qui nous ont conduit, le soir, en voiture, à un restaurant éloigné et offert un excellent petit déjeuner.
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Veroli à Ceprano – 30 km
Plusieurs chemins permettent de rejoindre Cassino : celui passant par Monte San Giovanni Campano de 10 à 15 km plus long que celui passant par Ceprano bien que cette ville soit déjà distante de 30 km de Véroli et de Ceprano. Sur le chemin, le beau village médiéval de Boville Ernica entouré de fortifications sur plusieurs km. Il abrite un ancien palais et une église richement décorée. Par la suite, on passe à une courte distance de l’abbaye de Casamari, un splendide monastère de style gothique édifié au XIII siècle. A Ceprano, peu des vestiges anciens exceptés quelques tours et portes de l’ancienne fortification et l’église Santa Maria Maggiore où les pèlerins venaient vénérer, autrefois, Saint d’Aquino un pèlerin parti d’Angleterre en l’an 600 qui visita, avec trois compagnons, de nombreux lieux saints dont St Jacques de Compostelle, Rome et Jérusalem. Tous moururent de la peste à la fin de leur périple.

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Ceprano à Cassino – 32 km
On rejoint Cassino en passant par le très grand lac de S. Giovanni Incarico et par les villes d’Aquino et de Piedimonte San Germano. A Aquino, on peut visiter l’abbatiale Madonna della Libera. La ville comporte de nombreux vestiges romains et est liée au célèbre Tommaso d’Aquino (St Thomas d’Aquin, frère dominicain théologien et philosophe). Avant d’arriver à Cassino (région du Lazio et province de Frosinone), on rencontre de nombreux vestiges romains : un amphithéâtre et les restes de fortifications (entre autres des portes) qui entouraient la ville sur 4 km qui se situe au pied du Mont Cassin sur lequel a été érigé une abbatiale. La ville a été largement détruite durant la seconde guerre mondiale.
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L’abbatiale de Monte Cassino
Le Monte Cassino (Mont Cassin) domine la ville de Cassino d’environ 500 m. L’abbatiale fut fondée en 529 par San Benedetto qui rédigea la règle bénédictine. Après sa destruction en 577, le pape Grégoire II ordonna sa reconstruction en 718. Une nouvelle destruction en 883 par les Sarazins puis une nouvelle en 1349 suite à tremblement de terre et enfin le bombardement américain en 1944. L’abbaye fut toujours reconstruite suite à ces destructions. En 1944, 55 000 soldats alliés perdirent la vie lors de la bataille de Mont Cassin (1944) dont beaucoup de polonais (un mémorial leur est consacré à Cassino) ainsi que 22 000 soldats allemands.

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La crypte de l’abbatiale de Monte Cassino
La crypte a été construite au XVI siècle et décorée de fresques qui se trouvèrent détériorées à la fin du XVIIIème à cause de l’humidité. Elle a reçu une riche décoration intérieure de mosaïques en 1878 réalisée par des moines de l’abbaye de Beuron en Allemagne. La crypte a été peu touchée par les bombardements de 1944.
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Monte Cassino à Mignano Monte Lungo – 20 km
Etape relativement courte sans aucun village entre les deux villes. La ville a été habitée depuis la période romaine puis fit partie du duché de Lombardie de Benevento. Le territoire fut ensuite occupé par les Normands qui battirent les troupes du pape Innocent II. Le château de Mignano construit en 1032 est toujours présent ainsi que de nombreuses portes de l’ancienne fortification. Pendant la seconde guerre mondiale, en 1943, les troupes italiennes (commandées par le général Vincenzo Dapino) appuyées par les troupes américaines battirent les allemands repliés sur le Monte Lungo. Les noms de Mignano et Monte Lungo furent ensuite assemblés pour la mémoire de cette bataille. Nous avons été très bien accueilli par les propriétaires de l’hôtel Sali Su (« Monte la-haut ») qui nous ont conduit en voiture de 10 km (jusqu’à Prezensano) pour nous épargner la marche correspondante à pied. Nous recommandons fortement cet hôtel.

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Mignano Monte Lungo à Alife – 40 km
Une très longue étape attend le pèlerin. Le chemin fait passer par les villages de Campozillone, Presenzano, I Quattro Venti et la chapelle de la Madonna delle Grazie. Le peuple Sannite qui occupait la région d’Alife battit à deux reprises les Romains avant d’être lui-même battu par leur ennemi. La ville devint ensuite lombarde puis normande. Elle fut souvent assiégée à cause de sa position stratégique. Les murs de la ville forment un quadrilatère de 550 m de long par 400 m de large percés de quatre portes au milieu de chaque côté correspondant aux deux rues principales romaines : le Cardo (Nord-Sud) et le Decumanus (Ouest –Est). La cathédrale d’origine normande qui comporte une très intéressante crypte a été réaménagée à plusieurs reprises au cours des siècles successifs. La ville comporte un cryptoportique (imposante construction souterraine), un immense mausolée (Acilii-Glabrioni), une tour (San Giovanni, possession de l’Ordre de Jérusalem) ainsi que les restes d’un amphithéâtre.
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Alife à Telese /Solopaca – 32 km
Encore une journée quelque peu pénible : longue et pratiquement tout le temps sur l’asphalte. Plusieurs montées modestes de 100 à 200 m. Après Totari, l’église de la Madonna del Bagno. Avant Solopaca, passage par les villes ancienne et thermale (plus récente) de Telese. Les thermes de Telese sont connus pour leurs sources d’eau sulfureuse. Il y a peu de choses à voir à Telese car les thermes sont interdits au public, les anciens thermes ne se visitent pas pour le moment. Il reste, un très beau parc entourant un lac d’origine volcanique

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Telese à Benevento – 27 km
Journée similaire à la précédente : longue et pratiquement tout le temps sur l’asphalte. Le chemin passe par le village de Pagani (église), la commune de Mandarisi et Collepiano. Benevento fut occupé par les romains en 270 après J.C. Ils en firent un important centre de communication avec la réalisation de la via Triana. Ils enrichirent la ville de splendides monuments. Siège d’un épiscopat au Vème siècle, la ville fut alors envahie par les Lombards puis par les troupes de Charlemagne. Les monuments de la ville ont dans l’ensemble résisté suite aux nombreux tremblements de terre.
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Benevento – Deuxième jour
L’arc de Trajan, érigé en 114, est magnifique, l’un des mieux conservés du monde romain. Il marque le départ de la Via Traina reliant Rome à Brindisi. La cathédrale est dédiée à Maria Santissima Assunta avec une crypte datant du IX siècle. La ville comprend un bel amphithéâtre suite sans doute aux nombreuses restaurations. Il a été inauguré en 126 après JC par Hadrien. Il pouvait contenir 10 000 spectateurs. Il reste la cavea, la scène et deux des trois niveaux d’arches. On peut trouver également à Benevento, les vestiges d’un autre amphithéâtre romain, proche du pont Loproso. Ce pont est un pont romain construit au IV siècle av. J.-C. par le censeur Appius Claudius Caecus puis restauré par Septime Sévère et Caracalla.

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Musée Santa Sofia
Le complexe de Santa Sofia, fondé par les Lombards, aux alentours de 760, comprend une église (un édifice circulaire d’inspiration byzantine), un campanile, un monastère, une fontaine au centre de la place entourant un obélisque provenant du temple d’Isis. Le complexe comprend également un très beau cloître datant de la fin du XII siècle. Il a été construit à l’aide de fragments des bâtiments antiques antérieurs.
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Benevento à Casalbore – 27 km
L’étape est quelque peu fatigante avec une ascension totale de 1 000 m et une descente de 550 m. Pour rejoindre Casalbore (altitude 600 m), il faut passer par le pont Valentino, Paduli, Montecaprino. Au pali de la luce, le pèlerin choisira le chemin passant par Buonalbergo ou celui passant par le pont delle Chianche. Les deux chemins se rejoignent à l’entrée de Casalbore. La ville fut tout d’abord conquise par les romains puis par les grecs byzantins. Vinrent ensuite les lombards et les Sarazins qui dévastèrent plusieurs fois la région. On peut voir dans le village, le château normand du XII siècle duquel restent deux tours.

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Casalbore à Celle San Vito – 23 km
Les villages sur le chemin sont Malvizza di Sopra, Maseria tre Fontane, San Leonardo di Faeto, et Celle San Viro. C’est une région où l’on parle depuis des siècles le franco provençal (le faetar ou faetano) tout comme à Faeto, le village voisin. Cet usage remonterait aux incursions angevines. L’état italien protège cette minorité linguistique.
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Celle San Vito à Troia
Chemin essentiellement sur l’asphalte mais sans voitures. Partant de 730 m à Celle San Vito, il faut monter à 900 m. Par la suite, c’est une descente en ligne droite jusqu’à 320 m d’altitude. On bénéficie ainsi d’un très large panorama. Ce n’est qu’à l’approche de Troia qu’il faut à nouveau monter de 150 m. Cinq siècles avant JC, la ville était déjà habitée par les grecs puis ce fut le tour des romains. Au III – IV siècle après JC, la ville devient un diocèse avec un grand nombre d’églises et de couvents. Autour des X et XI siècles, la ville connut une période de prospérité. C’est à cette période que fut construite la cathédrale, décorée d’une splendide rosace.

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Foggia
Foggia est une ville de 145 000 habitants située dans les Pouilles. Au XIII siècle, C’était la ville préférée de Frédéric II (Empereur du St Empire romain) qui y fit construire un important Palatium (sa résidence favorite). Foggia a été endommagée à plusieurs reprises par des tremblements de terre et les bombardements de la dernière guerre. Le monument principal de la ville est la cathédrale construite au XII siècle. Dans la ville, plusieurs centres d’intérêt : l’église baroque tardive de Jésus et Marie, le Palazzo Dogana, l’église du Monte Calvario delle Croci, les trois arcs de Porta Arpana (reste des fortifications), l’arc du palais impérial de Frédéric II sur la place Nigri là où se dressait le palais impérial. Il faut encore citer le palais De Vita de Luca avec une loggia très spécifique, le théâtre communal datant du début du XIX siècle et les hypogées du moyen âge (ville souterraine de Foggia)