Le chemin de Stevenson
.
Le chemin de Stevenson, aujourd’hui GR70, relie le sud du Massif Central aux Cévennes traversant quatre départements : la Haute Loire, l’Ardèche, la Lozère et le Gard ainsi que quatre régions historiques : le Velay, Du Puy en Velay à Langogne, le Gévaudan, aux Alpiers, le Mont Lozère, à Pont de Montvert et le Pays Camisard, à Alès. Il s’échelonne sur 272 km entre 180 et 1700 m.
Robert-Louis Stevenson a entrepris ce voyage à travers les Cévennes à l’automne 1878 accompagné de son ânesse Modestine. Issu d’une famille écossaise protestante, Robert-Louis Stevenson était également passionné par la révolte des Camisards qui gronda, des années auparavant, en pays Cévenols. Stevenson transcrira son voyage dans un livre intitulé «Voyage avec un âne dans les Cévennes » et écrira aussi de célèbres romans dont « L’Ile au trésor ».
Le Puy en Velay est également le point de départ du chemin mythique vers St Jacques de Compostelle, la Via Podiensis – GR65, en direction de St Jean Pied de Port puis Burgos et León. C’est également le point de départ du chemin de Régordane (GR700) en direction de St Gilles et d’Arles.
https://randonnee-occitanie.com/boutique/le-chemin-de-stevenson-gr70/
_
Du Puy-en-Velay à Alès – Août 2013
Le Puy en Velay, Le Monastier sur Gazeille, le Bouchet St Nicolas, Pradelles, Cheylard l’évêque, la Bastide Puylaurent, le Bleymard, le Finiels, Florac, St Jean du Gard et Alès.
Pour voir les photos, cliquer sur les liens bleus. Pour un diaporama, cliquer sur la première photo puis les faire défiler.
Le Puy en Velay (625 m d’altitude)
Deux pitons rocheux dominent la ville, un premier élevant la chapelle de l’Aiguilhe du XIème à 80 m de hauteur et le rocher Corneille avec une statue de la vierge (ND de France) à son sommet. La cathédrale située en haut de la rue des Tables présente une façade polychrome (blanc et noir).
Le Puy en Velay est depuis le XVème un centre réputé pour l’artisanat de la dentelle (création du point de Cluny). Le village étant un haut lieu de pèlerinage, le chemin de Compostelle a favorisé son développement. De nombreux ateliers enseignaient l’art de la dentelle (congrégation des Béates). Depuis quelques dizaines d’années cette activité est en fort déclin.
D’autres photos du Puy en Velay seront bientôt disponibles dans la page Podiensis (Camino) du présent site.
Le Puy en Velay – Coubon – Le Monastier sur Gazeille (930 m d’altitude)
En quittant Le Puy, on aperçoit au loin les deux pitons rocheux. Après Coubon, apparait le château de Poinsac sur une crête boisée. Le Monastier sur Gazeille est le point de départ de Stevenson en août 1878 marqué sur la place centrale par une stèle à son effigie. L’église du village, St Jean, est couverte de lauzes tandis que la façade polychrome (ocres, briques, tufs) de l’abbatiale est du XI et XVIème. Au-dessus de l’église, on découvre la masse imposante du château (1365), autrefois résidence du prieur de l’abbaye.
Le Monastier sur Gazeille – Goudet – Le Bouchet St Nicolas (1218 m d’altitude)
Avant la traversée de la Loire (eaux claires) dans le village de Goudet vue sur le château de Beaufort. A l’arrivée au Bouchet St Nicolas, on laisse derrière nous une carrière de pouzzolane (gravillons et sables) énorme plaie béante rougeâtre sur le flanc de la montagne de Preyssac.
Les croix sont très nombreuses sur le chemin avec plusieurs significations : protection des voyageurs, situation au croisement des chemins et près des cimetières également pour le rappel des missions.
Le Bouchet St Nicolas – Landos – Pradelles (1150 m d’altitude)
Un kilomètre après le Bouchet St Nicolas (église 1ère photo) un grand lac de forme circulaire au milieu des sapins. Le chemin se poursuit sur un plateau, entre la Loire et l’Allier, jusqu’à Landos (gros bourg avec quelques services), Jagonas et Arquejol (1007 m) avant d’arriver à Pradelles, un ancien bourg fortifié (castrum) présentant encore de nombreux vestiges anciens.
L’abreuvoir souvent situé près du lavoir et de la fontaine était généralement constitué de deux ou trois bacs en pierre de taille plus particulièrement en grès.
Pradelles – Langogne – Cheylard l’évêque (1125 m d’altitude)
A Langogne on entre dans le pays du Gévaudan (connu pour la « bête féroce » qui a semé la terreur pendant un siècle) et on traverse l’Allier. Le bourg est situé près du grand lac de Naussac (1100 hectares). Les fermes séculaires faites de granite et de lave du vieux village de Naussac sont maintenant englouties. Dans le centre, l’église St Gervais de construction romane et de style bourguignon et l’ancienne halle aux grains. A Cheylard l’évêque, l’église au centre du bourg et la petite chapelle dominant le bourg.
Cheylard l’évêque – Luc – La Bastide Puylaurent (1025 m d’altitude)
Les ruines d’un ancien château dominent le bourg de Luc avec une vue remarquable sur la vallée. A Luc changement de département, de l’Ardèche vers la Lozère. Située à 1100 m d’altitude, sur les hauts plateaux du Vivarais, l’abbaye de ND des Neiges fondée en 1850 par les Cisterciens. Elle fut le refuge de personnes célèbres, en particulier, Charles de Foucault et Robert Schumann.
La Bastide Puylaurent – Chasserades – Les Alpiers – Le Bleymard (1069 m d’altitude)
Passage par le col de la Mourade à 1300 m. Le chemin passe sous le viaduc de Mirandol, juste après le village de Chasseradès, un grand ouvrage d’art construit sur la voie ferroviaire Mende – La Bastide à 1215 m d’altitude. Aux Alpiers situé à 1186 m, on entre dans le pays du Mont Lozère.
Le métier à ferrer, indispensable à toute exploitation agricole, était utilisé pour la protection des sabots des bœufs de labour pour éviter que la corne ne s’use. Les protections étaient à l’origine en bois puis en fer avant que la mécanisation ne conduise à leur abandon.
Le Bleymard – Sommet Finiels (Mont Lozère) – Le Pont de Montvert (875 m d’altitude)
Le chemin se dirige vers la station du Mont Lozère située à 1421 m puis vers le sommet de Finniels à une altitude de 1699 m pour redescendre sur plus de 800 m vers le village de Finniels puis le Pont Montvert. Sur les croupes dénudées du mont Lozère, les montjoies (sorte de pieux en pierre taillés de façon grossière) jalonnent le chemin. Les drailles, premières voies de communication à travers les Cévennes, furent tout d’abord empruntées par les animaux sauvages puis par les animaux domestiques. Elles présentent un tracé relativement rectiligne le long des crêtes.
Le Pont de Montvert – Bouges – Sapet – Bedoues – Florac (546 m d’altitude)
A Pont de Monvert on entre dans le pays Camisard, devenu un symbole puisque c’est dans ce village qu’a éclaté au début du XVIIIème la guerre entre les huguenots et les catholiques. Le village aux trois ponts à la confluence de trois vallées (dont le Tarn) et aux ruelles escarpées est très touristique en été. Il faut passer le col de la planette à 1292 m puis le col du Sapet à 1080 m avant d’atteindre le massif de Bouges. Dernières photos, la collégiale de Bedoues en schiste brun. Construite en 1363 par Urbain V, pape en Avignon, elle fut dévastée en 1581 puis reconstruite en forme de croix latine.
Florac – St Julien d’Arpaon – Cassagnas (693 m d’altitude)
Florac, entouré de collines, est un très joli bourg avec son vieux château, ses nombreux ponts, fontaines et rivières, ses allées de platanes et ses maisons anciennes. Au-delà de St Julien d’Arpaon, on emprunte un chemin, dans un décor parfois de western, entre les falaises de schiste et une rivière en contrebas, se déroulant le long d’une plateforme, ponts et tunnels d’une ancienne voie ferrée.
Cassagnas – Mont Mars – St Germain de Calberte (489 m d’altitude)*
Col de la Pierre Plantée à 891 m (au sud du massif de la Margeride) où l’on découvre des menhirs et des tombes des siècles anciens (wisigothiques ?). L’arrivée à St germain de Calberte fait découvrir un bourg assez typique des hautes Cévennes qui s’étage en une série de terrasses le long de la montagne.
St Germain de Calberte – St Etienne Vallée Française – St Jean du Gard (189 m d’altitude)
Les Cévennes produisaient la soie qui fit la richesse du pays au XIXème avant une grave épidémie, la pébrine, et l’arrivée des soies asiatiques et artificielles. Cette activité se note encore par la présence de nombreux muriers et de hauts bâtiments avec cheminées dans lesquels se déroulaient l’élevage à température constante des magneries (vers à soie). Sur la voie royale (borne indiquant le passage de la Lozère vers le Gard) le col St Pierre laisse apercevoir un paysage méridional. Stevenson termina son voyage (adieu à Modestine) à St Jean du Gard avant de rejoindre Alès en voiture « hippomobile ». St Jean du Gard est un centre touristique à proximité de la bambouseraie de Prafrance et d’Anduze.
St Jean du Gard – Aigladines – Alès (126 m d’altitude)
Passage par le beau hameau d’Aigladines puis du col d’Uglas à 536 m et la croix de Sauvage à 301 m avant de rejoindre Alès. A partir du col d’Uglas, le sentier non praticable par un âne est particulièrement exténuant pour les randonneurs (énormes rochers entrecoupés de larges fissures, épineux). Alès a connu le travail du fer à l’époque gallo-romaine, la filature de la soie et l’extraction de la houille dès le moyen âge. Le Fort Vauban y a été édifié à la fin du XVIIème.
Keywords: Chemin Stevenson GR70 Puy-en-Velay Alès Haute-Loire Ardèche Lozère Gard Velay Gévaudan Mont-Lozère Pays-Camisard Modestine
Révisions — 15/8/2022 : Adresse mail