Valencia à Toledo – Avril / Mai 2024
En Espagne, nombreux sont les chemins de Compostelle empruntés par les pèlerins, entre autres, les caminos / vias Francès, Norte, La Plata, Mozarabe, Lana, Catalan, Ebro et Levante. Le Camino Levante, (Camí de Levante) part de Valence et rejoint la Vía de la Plata à Zamora avant d’atteindre Santiago après un parcours de 1 140 km traversant les communautés autonomes de Valence, Castille la Manche, Madrid, Castille – León et Galice. Redécouvert en 1991 le chemin a été balisé en 1993. Carte de quelques chemins de Compostelle en Espagne extraite de :
L’origine historique du chemin est documentée dans le livre « Pèlerins à l’Hôpital général de Valence au 16ème siècle» montrant qu’au Moyen Âge les pèlerins, venaient de divers points de la Méditerranée : Naples, la Sicile, les îles Baléares, Rome et même Jérusalem débarquant dans le port de Valence. Ce même itinéraire était emprunté en sens inverse par les pèlerins qui se dirigeaient vers Rome ou Jérusalem. Les nombreux hôpitaux du Moyen Âge rencontrés sur le chemin montrent que cette route était très fréquentée. Le chemin fait passer par Xativa, Almansa, Chinchilla, Albacete, San Clemente, El Toboso, Tembleque, Toledo, Avila, Medina del Campo et Zamora.
Certains commentaires de ce document ont été extraits du livre « Le Chemin du Levant – de Valencia à Santiago », rédigé par Gérard du Camino, de Wikipedia et de documents recueillis lors des visites dans les musées ou les offices du tourisme
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Valencia – Troisième ville d’Espagne par sa population (800 000 hab.) sa métropole compte près de 2 millions d’habitants. Fondée en 138 av. J.-C. par les romains, la ville est dotée d’un patrimoine architectural remarquable. La ville est notamment connue pour sa Cité des Arts et des Sciences, à l’architecture futuriste. Le port de Valence est le premier port de marchandises en Espagne et le premier port à conteneurs de la Méditerranée. La ville était autrefois traversée par le fleuve Túria qui a été détourné à la suite de la grande inondation de 1957. Son ancien lit est aujourd’hui reconverti en espaces verts, les jardins du Turia. La région de Valence offre une grande biodiversité, particulièrement dans l’Albufera une lagune d’eau douce (située à 10 km au sud de Valence) comprenant de nombreuses rizières. Valence est renommée pour ses Fallas, (statues faites de tissu, papier mâché et argile et brulées lors d’une grande fête) qui ont lieu du 12 au 19 mars. Elle est également réputée pour diverses spécialités gastronomiques, notamment la paella.
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La Cathédrale Sainte-Marie comprend différents styles architecturaux avec une prédominance du style gothique valencien. Erigée sur une ancienne mosquée, sa construction remonte à 1262. De cette date jusqu’à la fin du 16ème siècle, elle a subi de nombreuses modifications. La porte des Apôtres du 16ème est particulièrement remarquable ainsi que celle du Palau, la plus ancienne de la cathédrale, de style roman avec certains éléments mudéjars. A côté de la cathédrale, la tour Micalet, une tour octogonale haute de 51 mètres.
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La Cité des Arts et des Sciences est un complexe culturel conçu par l’architecte Santiago Calatrava ainsi que par Félix Candela. La première inauguration a eu lieu en 1998 tandis que le dernier élément l’Ágora a été lui inauguré en novembre 2009. Le complexe qui s’étend sur 350 000 m2 a été construit sur l’ancien lit de la rivière Turia. On y trouve les édifices suivants : l’Hemisfèric, en forme d’œil, (planétarium) ; le musée des sciences Príncipe Felipe, en forme de squelette de dinosaure ; l‘Umbracle, un jardin botanique avec une galerie d’art ; l’Oceanogràfic, un océanarium en forme de nénuphar ; le palais des Arts Reina Sofía, en forme de bateau, consacré aux arts et à la musique ; le pont de l’Assut de l’Or, pont de 180 m de long ; l‘Ágora, une place couverte avec un bâtiment en structure métallique de 80 m de haut et occupant une surface de 5 000 m2.
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Valencia à Almussafes – 27 km
Le départ de la mégapole s’effectue en se dirigeant vers le sud et en traversant plusieurs agglomérations assez dense en population. Il faudra marcher une dizaine de kilomètres pour avoir une vue sur les premiers champs de citronniers . Le passage du pont enjambant le rio Turia nous fait entrer dans Alfafar avec sa très belle église du 14ème puis dans Massanassa avec quelques éléments d’intérêt dont l’église San Pedro du 18ème, le Barri de l’Ora, l’Alqueria de Soria et la Casa de los Obreros. Vient ensuite Catarroja avec le musée de Las Barracas et la Villa Romana puis la ville de Silla avec une belle église quoique un peu austère et enfin Almussafes connue tout particulièrement pour la tour Racef du 11ème siècle (Photo ci-contre) et l’église San Bartomeu. A partir de Catarroja on laisse sur notre gauche le parc naturel de l’Albufera, une lagune comprenant des rizières dont le riz entre dans la composition de la fameuse paella.
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Almussafes à Alzira – 21.5 km
Au cours de cette étape, on chemine parmi les plantations d’agrumes quadrillées de canaux d’irrigation. Premier arrêt à Benifaio où l’on peut admirer l’église San Pedro Apostol, l’Ermita de la Virgen de los Desamparados, les Torres de Espioca et de Mura. Après une quinzaine de km on entre dans la belle ville d’Algemesi où l’on peut voir la Capilla de la Comunion, l’église Arciprestral de Sant Jaume (St Jacques) ainsi que le musée des géants (cartons et bois – 4 m de hauteur) que l’on fait défiler les jours de festivité. Arrivés à Alzira, on peut découvrir le Santuario de N Sra des Lluch, l’Hospital de Santa Lucia, les murailles (Photo ci-contre), la Casa Consistorial et l’église Arciprestal de Santa Catalina Martir.
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Alzira à Xativa (120 m) – 28.5 km
Durant cette journée, le chemin s’effectue au milieu des roseaux et des vergers. Après 5 km, Carcaixent, avec le Templo de La Asuncion et la tour de Carcaixent. 5 Km plus loin, à Pobla Llarga se tient un concours de dentelles au fuseau. Dans le village, la belle église de San Pedro Apostol. Peu après Manuel et son église avec une imposante tour clocher. Avant Xativa, on aperçoit au loin l’imposant Castillo et les remparts (Photo ci-contre) construits sur les collines avoisinantes. Le Castillo joua un rôle important lors de la guerre de succession au trône d’Espagne (Se reporter à Almansa). A voir également à Xativa, le centre historique, la collégiale et la Plaza del Mercado où se tenait le soir des festivités andalouses.
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Xativa à Moixent (310 m) – 28 km – Montée totale 380 m
Comme le jour précédent, cheminement au milieu des roseaux et des plantations d’agrumes. Premier village sur notre route : Anahuir avec au centre une agréable place sur laquelle donne l’église N.Sa de Los Angeles et son clocher tour horloge. A Ayacor, un chemin de croix nous accompagne dans notre marche. A Canals se tient une cérémonie religieuse (communiants habillés somptueusement). A voir dans le village, le quartier historique, le monastère Santa Clara, la tour et l’oratoire de Los Borja (Pape Calixte III), l’ancien hôpital et l’église San Antonio Abad. A Vallada, l’Ermita de San Sebastian, la Capilla del Divino Juez et l’église San Bartolomé. Nous atteignons enfin Moixent où l’on peut voir la chapelle de Las Santas Reliquas, l’église San Pedro Apostol, le gisement archéologique de la Bastida de los Alcuses, la Torre Mora ainsi qu’une réplique du fameux cavalier de Moixent (Photo ci-contre).
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Moixent à Font Figuera (480 m) – 21.5 km – Montée totale 450 m
Etape champêtre sans aucun village entre Moixent et Font Figuera. La nature devient quelque peu désertique : des chemins crayeux et empierrés, des oliviers, des amandiers, des vignes et des forêts de conifères. A La Font de Figuera, l’église de la Natividad de Ntra Sra comprenant un très beau retable de Joan de Joanes, l’ermita de Santa Barbara (construit fin 16ème pour solliciter la protection de Santa Barbara : sècheresse, etc.), l’ermita de San Sebastian construit en 1516, le lavoir public municipal datant de 1866, le musée historique et ethnologique « La Costera » l’Altet de Palau (objets locaux de l’âge du bronze), plusieurs grottes dans le mont Caporutxo ainsi que plusieurs jolies fontaines.
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Font Figuera à Almansa (720 m) – 34 km – Montée totale 400 m
Cette étape se déroule au milieu des vignes et des amandiers. On quitte le village en contournant par le sud le mont Caporutxo. En chemin, on entre dans la communauté de Castille-la-Manche. A 12,5 km du point de départ Torre Grande un haut lieu de l’histoire. Sur le chemin une grande ferme d’éoliennes. A plusieurs km de distance on aperçoit le magnifique château d’Almansa (Photo ci-contre) construit sur la colline de l’Aguila. A Almansa, on peut également voir l’église San Francisco (chapelle Santiago), le couvent de los Padres Agustinos, le couvent de San Francisco et la casa de los Cirat.
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La bataille d’Almansa (25 avril 1707) est l’une des plus décisives de la Guerre de Succession d’Espagne déclenchée à la mort du roi Carlos II (1 700) sans descendants. Son testament donnait la succession du trône au Duque d’Anjou (neveu du roi français Louis XIV) devant être couronné sous le nom de Felipe V d’Espagne. Le trône également revendiqué par l’archiduc Charles d’Autriche déclenche une guerre, impliquant la plupart des pays européens, qui va durer de 1 701 à 1 715. En 1 707, deux lignes de soldats sur un front de 6 km représentant dix nations s’affrontent à Almansa résultant en la mort de 5 000 hommes. Après le siège de Barcelone par le duc de Berwick le 11 septembre 1 712, Felipe V est reconnu roi d’Espagne par les traités d’Ultrecht et de Rastatt. C’est à la suite de cette guerre que l’Angleterre obtient Gibraltar et Minorque.
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Almansa à Higueruela (1005 m) – 23.5 km – Montée totale 350 m
Etape modifiée à Carrascal (une hacienda) en direction d’Alpera en suivant le chemin de la Lana (Alicante à Burgos) plutôt qu’Higueruela puis en prenant le bus d’Alpera à Higueruela (environ 13 km). Le chemin s’effectue en passant tout d’abord devant l’Ermita de San Anton puis dans la nature, la rocaille et le maquis. Le chemin est signalé par de grosses bornes de pierres peintes en blanc. Alpera est réputé pour ses grottes rupestres, l’ermitage San Roque, l’église Santa Marina et le Castillo. Les grottes ont été découvertes en 1 910 et étudiées par de grands archéologues (Obermaier, Brueil et Cabré signataires de plusieurs fresques). L’ermitage a été construit au 18ème avec les dons des citoyens suite à une épidémie très meurtrière et après invocation de San Roque. Higueruela est un charmant village avec sur les hauteurs l’église Santa Quiteria et les ruines du Castillo.
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Higueruela à Chinchilla (875 m) – 29 km – Montée totale 250 m
L’étape se déroule au milieu de grandes plaines, des pins, des chênes verts et des amandiers. Sur le chemin, on peut découvrir de petits abris de pierre appelés « cubillos ». Après Oncebreros, une halte à Hoya Gonzalo (940 m) s’impose au niveau d’un petit musée devant lequel a été érigée une réplique du cavalier d’Hoya Gonzalo ainsi qu’à la Necropolis de los Villares (gisement archéologique). A Chinchilla de Monte Aragon on se dirige vers la ville haute pour admirer de majestueuses vieilles demeures, le magnifique Castillo Xerif-El-Edrisi (douves de grande profondeur) et de nombreuses maisons troglodytes. Plus précisément, sur cette hauteur, on découvrira le couvent de los Dominicos, l’Hospital San Julian, l’église de la Natividad, la Plaza de la Tercia, les bains arabes, le cloître mudejar et le Conjunto de casas blasonadas.
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Chinchilla à Albacete (670 m) – 18 km
Cette étape très courte se déroule parmi les cultures céréalières et les jachères. Deux haciendas sur le chemin : Venta de la Paloma (835 m) et Casa la Alberiza (765 m). Albacete, ville de plus de 170 000 habitants, est la plus importante de Castille la Manche. Son nom viendrait de l’arabe Al Basît signifiant « la plaine ». La ville a été fondée à l’époque romaine sur le site d’un village de Volques, un peuple celtibère. La domination musulmane commence en 713 se montrant tolérante envers les juifs et les chrétiens. Au cours de la guerre civile espagnole, Albacete fut le quartier des « Brigades internationales » et de la force aérienne républicaine et à ce titre fut bombardée par la légion Condor en février 1 937.
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Albacete – La ville est spécialisée dans la coutellerie d’où les nombreuses boutiques ainsi qu’un musée (Photo ci-contre) montrant le savoir-faire des espagnols. Autres points d’intérêt la cathédrale San Juan, l’auberge de la rue Rosario du 16ème (cour Renaissance, un petit cloître et une galerie en bois), l’ancien hôtel de ville de la fin du 19ème, les arènes construites en 1 829, la Casa Perona (petit palais particulier), le Centre culturel de l’Asuncion (ancien couvent de style Renaissance), le Collège des architectes (abondance décorative et façade recouverte de briques vitrifiées vertes), le nouvel hôtel de ville (9 étages), le théâtre cirque, le passage de Lodares (colonnes latérales surmontées de balcons et loges aux extrémités), le Deposito del sol (grand bâtiment cylindrique construit pour le contrôle de l’eau puis aménagé en bibliothèque avec rayonnage circulaire) et de nombreux édifices modernistes ou néoclassiques.
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La construction de la cathédrale San Juan commença en 1 515 mais ce n’est qu’au 20ème siècle qu’elle se termina. Il faut remarquer à l’intérieur la toile la plus grande du monde, œuvre d’un seul artiste, ainsi que la chapelle de Los Llanos.
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La ville comporte de nombreuses zones vertes dont le jardin de la Castille-la Manche. La ville comporte également un grand nombre de musées dont le musée du couteau (Photo ci-dessus) avec sa façade de style néogothique comportant des azulejos verts et de beaux pinacles. Le musée d’Albacete comporte une importante collection de sculptures ibériques telles que les cavaliers de los Villares de Hoya Gonzalo (Photo ci-contre). Le musée municipal (l’ancienne mairie) est axé sur l’art populaire de différentes régions du monde.
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Albacete à la Roda (715 m) – 40 km
Cette étape se déroule en deux parties : une première longue de 18.5 km dans une région assez désertique pour rejoindre la petite ville de la Gineta (l’église San Martin) et une seconde de 21.5 km menant à la Roda (15 000 hab). La vieille ville a été déclarée complexe historico artistique en 1973. On peut y voir l’église San Salvador de style Renaissance du 15ème (construite sur des vestiges de style gothique), la Casa del Inquisator, la Casa de Los Atienza, le Palacio de los Condes de Villaleal de style Rococo du 17ème (balustrades et balcons), le palais du Dr La Encina (Belle façade et beaux blasons) ainsi que la Casa de los Alcañabate du 17ème. A la Posada del Sol (centre culturel) une grande collection de livres sur Don Quijote dans plusieurs langues. La ville regroupe un grand nombre d’édifices anciens présentant de belles façades avec des ornements héraldiques. Une spécialité gastronomique locale : les Megualitos, une sorte de gâteau sec.
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La Roda à S. Clemente (700 m)–35 km
Après quelques cubillos, des vignes et des amandiers, le premier village rencontré est Minaya avec sa belle église Santiago sur la place centrale près d’une fontaine originale. En sortant de la ville, la Casa Consistorial (mairie) avec colonnes et balcons et plus loin les effigies de Don Quijote et de son compagnon, œuvre d’un artiste local. A Casas de Los Pinos, l’église Ntra Sra de la Purification située à la jonction de deux rues. En chemin un très beau champ de coquelicots. Arrivés à San Clemente (7 000 hab), on découvre une très belle ville comprenant de nombreux édifices moyenâgeux. Au centre, la magnifique Casa Consistorial, un bâtiment de style Renaissance du 16ème à deux étages, juxtaposé à une tour, décoré des armoiries royales d’Autriche (Habsbourg), comportant des galeries à portiques à deux étages, sept ouvertures et des colonnes doriques (Photo ci-contre). Près de cette place, un arc romain, la Torre Vieja et l’église Santiago. Plus loin, les couvents San Francisco, des Clarisses et des Trinitaires ainsi que l’ermitage San Roque.
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San Clemente à Las Pedroñeras (680 m) – 24 km
Marche tout d’abord sur la « Ruta de Don Quijote ». Après 16 km l’on découvre les ruines du château Santiago de la Torre. Sur le chemin, les entrées de certaines propriétés viticoles sont marquées par d’énormes jarres (Photo ci-contre) qui servaient autrefois à stocker le vin. 8 km plus loin, arrivée à Pedroñeras capitale de l’ail (sculpture au centre d’une place) et région vinicole. Dans la ville (6 500 hab) on peut voir l’église Ntra Sra de la Asuncion, l’Ermita del Santo Sepulcro et la Casa Palacio de los Molinas. Le 30 avril est la nuit où les habitants dédient les chants de mai de la Mancha à la patronne ND Reine des Anges. Les garçons visitent ensuite les maisons des filles pour jouer et chanter le mai.
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Las Pedroñeras à El Toboso (700 m) – 36 km – Montée totale 300 m
Cette étape se déroule dans les vignes et les oliviers au pays de Don Quijote et des moulins. Premier moulin rencontré à El Pedernoso où il convient de voir la Casa Consistorial, le Palacio de los Marqueses de Garnica et le jardin public. Plus loin, le village de Santa Maria de Los Llanos où l’on peut voir l’église paroissiale et l’Aljibe, un réservoir d’eau de l’époque romaine. A Mota del Cuervo (6 000 hab), l’église San Miguel d’Arcangel, l’ancien hôpital Santiago (fermé au 19ème), la Casona de los Condes de Campilo et de nombreux moulins. El Toboso regroupe de très nombreuses richesses historiques et architecturales : plusieurs églises dont celle de San Antonio Abad (Orden de Caballeria de Santiago du 15ème – Photo ci-contre) ; des monastères dont l’Immaculada conception y San José, las Trinitarias Contemplativas, las Recoletas et le couvent des Hermanas Clarisas (1515). On y trouve également deux musées, un dédié à Dulcinea, la fiancée imaginaire de Don Quijote ainsi que le Cervantino comprenant des éditions de Don Quijote dans de nombreuses langues.
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El Toboso à Villa Don Fadrique (650 m) – 29 km
Chemin faisant, passant par Quintanar de la Orden de Santiago (Photo ci-contre), on pourra visiter l’église de Santiago de la Espada, voir un Rollo (Pilori près duquel se rendait la justice) et éventuellement les ermitages de la Piedad, de SanAnton, de San Sebastian, le palais de Rada et la maison du Vice-roi. Poursuivant le chemin au milieu des vignes, on atteint La Puebla de Almoradiel riche de nombreux édifices religieux : l’Ermita de Santa Ana (Renaissance baroque), l’ermita de N.S. del Egido du 16ème siècle, l’église St Jean de style roman (du 12 au 14ème ) ainsi que de nombreux ermitages. A Villa Don Fadrique (3 500 hab), l’église de la Asuncion, des sites archéologiques, la chapelle Santisimo dl Consuelo, des manoirs du 15 au 18ème et la maison du Marquis de Mudela.
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Villa Don Fadrique à Tembleque (640 m) – 20 km
Ce pays est marqué par des graphismes, des sculptures ou des moulins à la gloire de Don Quijote, en particulier, les deux magnifiques moulins à l’entrée de Tembleque. La ville de Villacañas (10 000 hab) est atteinte après 10 km, avec de nombreux ermitages (Conception, San Sebastian et San Roque), l’église de Nra Sra de la Asuncion et plusieurs musées (ethnographique del Silo et de la Tia Sandalla). 19 km plus loin, Tembleque (2 000 hab) présente une magnifique plazza mayor de type manchèque (Photo ci-contre) constituée de galeries en bois sur deux étages et sur toute la périphérie de la place. On notera également un Rollo (Pilori), l’église de la Asunción, la Casa de Torres (style baroque du 18ème) avec des colonnes toscanes d’une grande richesse ornementale, la chapelle Virgen del Rosario et de nombreux ermitages (Vera Cruz, Cristo del Valle, San Anton, N S de Loreto, etc.).
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Tembleque à Mora (725 m) – 24 km
Pour cette étape deux options : l’une suit le chemin des oliviers, étape isolée par le Monte del Buey soit 26 km, l’autre passe par le village Villanueva de Bogas soit 24 km. Ce village de 700 hab, atteint après 13.5 km, comprend principalement l’église Sainte Anne. 11 km plus loin on atteint la ville de Mora, où l’on peut visiter l’église N.S. Altagracia du 16ème, la remarquable mairie de style néo mudéjar, les bâtiments los Suellos de style baroque, plusieurs ermitages dont N.D. Antigua et le Christ Ste Croix mais également le musée Enconmienta consistant en un moulin produisant de l’huile d’olive. Peu avant l’arrivée à Mora, on aperçoit sur notre gauche l’imposant château Peñas Negras construit par les musulmans au 10èmesiècle.
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Mora à Toledo (535 m) – 40 km
Etape relativement longue parsemée de villages espacés de champs d’oliviers. Le premier est Mascaraque où l’on peut voir l’église Santa Maria Magdalena, l’Ermita del Cristo de la Veracruz et le Castillo. Le second Almonacid de Toledo est célèbre pour la bataille au cours de la guerre d’indépendance. Ce nom apparaît sur l’arc de triomphe à Paris. Dans ce village, le Puente romano et le très imposant Castillo. Le troisième est Nambroca (5000 hab) avec l’Ermita del Santo Cristo de las Aguas. Après Burguillos de Toledo on traverse Cobisa. Enfin, on atteint le Puente de Alcantara donnant accès à Tolède que l’on reconnaît grâce à son Alcazar dominant le Tage.
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Toledo – D’un riche passé, la ville comprend de nombreux édifices religieux, civils et culturels : la cathédrale, la Puerta Vieja de Bisagra, l’ermita del Cristo de la Vega, la Mezquita del Cristo de la Luz, l’Alcazar et bien d’autres encore. La ville se situe à 70 km au sud-ouest de Madrid, sur une colline arrosée par le Tage entourant la ville dans un méandre prononcé. Après une forte résistance des premiers occupants, les Carpetaniens, la ville est conquise en 192 av. JC par les Romains. A partir du 6ème siècle Tolède devient la capitale des Visigoths. En 589, lors du 3ème concile (il y en eut 13) les Wisigoths abandonnent l’arianisme pour le catholicisme qui devient la religion officielle. Tolède tombe par la suite aux mains des musulmans en 712. En 1085, en pleine Reconquista, les chrétiens d’Alphonse VI de Castille reprennent Tolède aux Musulmans. En 1391, les persécutions contre les juifs menées par l’Inquisition espagnole (1478) conduisent à l’expulsion des juifs d’Espagne en 1492. Au début du 16ème siècle, l’empereur Charles V y installe sa cour. Pendant la guerre civile espagnole, les troupes républicaines mènent le siège de l’Alcazar (1936) tenu par les nationalistes. La ville est aujourd’hui un centre important de production de couteaux et autres objets en acier. La gastronomie tolédane se caractérise surtout par l’importance du gibier. La friandise la plus célèbre de la ville est le massepain.
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La Cathédrale Santa Maria de Tolède, commencée en 1227 sous le règne de Fernando III, a été construite dans le style du gothique français (Photo ci-contre). Elle ne sera achevée qu’à la fin du 16ème siècle avec des ajouts de style espagnol. Le dôme remplaçant la seconde tour, a été dessiné par Jorge Manuel Theotocopouli, le fils du Greco. Le maître-autel est un retable de style flamboyant polychrome qui raconte la vie du Christ. Le chœur contient une série de stalles en bois des 15ème et 16èmedues à Rodrigo Alemán. La partie supérieure en albâtre est due à Berruguete et à Philippe de Bourgogne. La sacristie contient des œuvres du Greco (Expolio), Titien, Velazquez, Morales et Caravage. Parmi les autres églises de Tolède, citons, San Ildefonso (baroque), San Roman (Mozarabe), Santiago del Arrabal (Mudéjar), Santo Tomé (Mudéjar).
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L’Alcazar de Tolède est un édifice du 16ème siècle de forme rectangulaire situé dans la partie la plus haute de la ville avec une grande esplanade centrale, des tours aux quatre angles et des murs en granit. Antérieurement, il fut le siège du protectorat romain de la cité puis un palais wisigothique et enfin une forteresse arabe. De nos jours, l’édifice accueille la bibliothèque de Castille-La Manche et le musée de l’Armée.
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El Monasterio de San Juan de los Reyes est un monastère de l’ordre franciscain construit sous le patronage de la reine Isabelle Ire de Castille afin d’en faire un mausolée royal en commémoration de la bataille de Toro (1476) et de la naissance du prince Jean. Il est l’un des exemples les plus éclatants du style gothique isabélin en Espagne et le bâtiment le plus important érigé par les Rois catholiques. Le cloître est attenant à l’église mais différencié.
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El Taller del Moro est un bâtiment d’origine médiévale utilisé comme musée (Photo ci-contre). Situé dans un ancien palais mudéjar du 16ème, il abrite des échantillons d’art et d’artisanat mudéjar des 14 et 15ème. Ce lieu servait au Moyen Âge d’entrepôt et d’atelier de réparation des matériaux destinés à la Cathédrale.
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L’Antigua Sinagoga et la Mezquita del Cristo de la Luz – La ville est conquise par les Castillans en 1085. Le rite mozarabe est balayé par l’ordre de Cluny qui détruit en autodafé les ouvrages liturgiques mozarabes pour appliquer la réforme grégorienne. La mosquée est transformée en cathédrale (1086) et deux synagogues sont construites en 1180 et 1357. Pendant la période « convivencia pacifica » les trois religions cohabitent sur le même modèle que durant la période musulmane. À la fin du 13ème siècle, juifs et musulmans sont sommés de se convertir au christianisme. Ceux qui refusent sont persécutés, exécutés ou expulsés d’Espagne par l’Inquisition à partir du 14ème siècle. Les synagogues sont alors transformées en église. Il reste à Tolède de nombreux « souvenirs » de cette époque comme la mosquée del Cristo de la Luz (999), la synagogue Santa María la Blanca (1180 – Photo ci-contre) ou la synagogue del Tránsito (1357).
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La Iglesia Del Salvador était, à l’époque de la présence musulmane, une mosquée (orientation au sud-est) dont la construction remonte à environ 1040. Des vestiges antérieurs d’une occupation ecclésiale wisigothique (pilastres) et même du 2ème siècle ont été découverts. La conversion au culte chrétien lui fit subir diverses modifications, notamment la construction de la chapelle gothique Sainte-Catherine, à partir de la fin du 15ème siècle. Le minaret, transformé en tour, fut ensuite ajouté à un clocher en brique.
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El Museo de los Concilios et de la Cultura Visigoda – Tolède fut le lieu de réunion de dix-huit conciles, assemblées politico-religieuses tenues entre les années 400 et 702. Tous, excepté le premier, datent de l’époque wisigothique. Le Musée des Conciles et de la culture wisigothique est ouvert en 1969 dans l’église San Román. Il contient des codex en lettres wisigothiques et des exemples de découvertes archéologiques, d’orfèvrerie et de bijouterie, en provenance tant de la ville de Tolède que de la province.
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La Iglesia de Santo Tome – L’église Saint Thomas est une église-musée avec une tour de style mudéjar du 14ème siècle. Elle abrite la peinture L’Enterrement du comte d’Orgaz, un chef-d’œuvre du Greco (Photo ci-contre).
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El Real Colegio de las Doncellas Nobles est un ancien collège de filles fondé en 1551 par l’archevêque de Tolède. Le projet, avec pour mécène le roi Philippe II, avait pour objectif d’éduquer les jeunes filles à être de « bonnes mères ». Certaines venaient de familles humbles et d’autres de familles nobles de toute l’Europe. Elles étaient censées être de « sang pur ». Un financement était prévu pour les dots des anciennes élèves. Un pont abrité permet le passage entre le bâtiment primitif et l’extension.
La Iglesia de los Jesuitas ouéglise Saint Ildefonse est un édifice catholique fondé par l’ordre des Jésuites, le principal artisan de la Réforme catholique du 16ème en Europe. Tolède est considérée comme le lieu de naissance de saint Ildefonse, qui y occupa la charge d’archevêque de 657 à 667. Les deux tours qui bordent la façade sont remarquables mais d’un important volume par rapport à la petite façade.